"Pour un développement humain, intégral, solidaire et participatif, en harmonie avec le vivant"

 
 
 
 
 
 
 
 

Actions des territoires en marche

 Malgré les conflits armés, la production de charbon vert se poursuit au Kivu.

Malgré les conflits armés, la production de charbon vert se poursuit au Kivu.  

 

Delphin Baeni, chargé de mission à la Fondation Matendo, organisation membre du RIEH à Minova, nous a transmis le rapport suivant.

Il mentionne que la situation sécuritaire particulièrement dégradée n'a pas conduit les jeunes à renoncer à leur activité, même si celle-ci a été ralentie. Il faut saluer cette constance dans l'engagement.

 

 

Ce rapport a pour but de présenter et donner un aperçu général sur la façon dont les agglomérations de Minova et Bweremana en RD Congo, se sont organisées pour créer une filière de production et de commercialisation du charbon vert gérée par des jeunes et des femmes, soutenue par la population, les autorités locales et les acteurs du territoire.

Un but mais aussi un défi ! Celui d'agir et de contribuer pour sauvegarder notre territoire, préserver l’environnement des deux agglomérations et lutte contre la pauvreté notamment des jeunes et des femmes.

 

Objectifs spécifiques :

Les parties prenantes au projet sont informé sur l’état d’avancement des activités de production des briquettes dans les villages Minova et Bweremana. Pour mémoire :


- Assainir les deux agglomérations de Minova et Bweremana par l'évacuation des déchets (organisation du tri et du dépôt dans les décharges publiques),
- Valoriser les déchets par la production de 36 tonnes de briquettes,
- Diffuser les briquettes et résoudre le problème de rareté de combustible
- Protéger l’environnement en réduisant la consommation du charbon de bois et donc la la coupe de bois,
- Contribuer aux revenues des jeunes et des femmes engagées dans la production du charbon vert.

 

Réalisation dans le projet :

De  juillet 2023 au Mars 2024 (9 mois) :

Pendant ces 9 mois après le projet sans financement, mais avec l’accompagnement de la Fondation Matendo et du Groupe Local RIEH, les jeunes de Minova et Bweremena,   malgré les perturbations causées par les conflits armés, pendant la production, notamment aux affrontements dans la zone entre les FARDC et les terroristes du M23, ces jeunes ont produits :

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Remarques :

- Il faut noter que depuis le mois de juillet 2023, suite à l’insécurité qui règne dans le village de Bweremana, les jeunes de Minova et Bweremana ont décidé de se se regrouper pour travailler ensemble à Minova (plus d’accalmie).

 

- On note également que depuis le mois de janvier 2024, le Kg de briquette est vendu à 0,5 $.

 

- Les jeunes continuent à épargner avec la collaboration de leur AVEC Mapendo. Aujourd’hui après calcul, leur épargne s'élève à 402 000 Fc. Ils avaient dû arrêter, suite à l’insécurité prévue dans la zone.

 

- La Moto tricycle est toujours gérée par les jeunes et utilisée pour les activités de ramassage des déchets.

 

- Autre réalisation après le financement du projet  :  La Fondation Matendo  a organisé un voyage à Goma, pour les jeunes de Minova et Bweremana. Ils ont rendu visite à l’entreprise Brisol Solution pour échange d'expériences afin d’améliorer leur production. Ci-après le rapport de la mission.

                 

Diffusion et vente des briquettes.

- Des séances de démonstration et de diffusion du charbon vert sous forme de briquettes sont organisées  par les femme,s dès que les conditions sécuritaires sont réunies dans les quartiers.

 

- Des journées "portes ouvertes" sont assurées sur les lieux de production.

 

Leçons apprises et bonnes pratiques  

- Nous continuons a garder une relation étroite avec la Mwamikazi du Groupement Buzi. Elle nous demande constamment l’évolution de la production des briquettes et appelle souvent le chef de projet de la Fondation Matendo et le Groupe Local RIEH pour connaître où en sont les activités.


- L’implication des autorités coutumières locales dans la mise en œuvre des activités du projet et l’acquisition des parcelles sont des facteurs d’appropriation et de réussite du projet.


- Les jeunes qui se mobilisent dans l'activité du ramassage des déchets, séchage, tri, broyage et production des briquettes malgré leurs multiples occupations sont autant de signes qui montrent leur détermination à participer aux activités du projet malgré l’insécurité qui règne dans la zone.

 

- La population locale qui jadis, jetait leurs poubelles en vrac, commence, après plusieurs jours de sensibilisation, à les rassembler à un endroit précis. Elle commence a comprendre l’importance de leur transformation en combustible. 

 

- La radio Communautaire Bobandano FM s'est engagée à sensibiliser la communauté sur l’importance du charbon vert dans le milieu, sans aucune compensation financière. Ce sont autant d'échos positifs que le projet trouve dans la zone, pour assainir le milieu et  protéger l’environnement.

 

Des défis à relever

- La forte insécurité dans la zone a causé l'abandon de plusieurs jeunes à l'activité, pour se rendre à Goma suite aux affrontements à répétition.
- L’irrégularité des jeunes souvent constatée, pendant les heures de travail.
- Les machines de production sont mécaniques et demandent une grande force musculaire pour les activer. Cela diminue d'autant, la quantité de production.

 

Fait à Goma, le 22/04/2023

Pour la Fondation Matendo                              

Delphin BAENI                                                

Chef de projet                                               

 

 

 
Mis à jour le 23/04/2024

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ATEDD continue dans l’attente de reprendre tout son essor...

ATEDD continue dans l’attente de reprendre tout son essor...  

 

Le Secrétariat international du RIEH vient d'adresser à l'AFD une note d'intention en vue d'obtenir un financement pour la poursuite de l'action territoriale au Kivu. Cette requête est portée à la fois par les organisations RDCongolaises membres du RIEH et par les autorités locales coutumières. Une réunion de travail est organsiée avec l'AFD le 28 février prochain.
 

 

Delphin portrait

BAENI KABIONA Delphin 

Delphin a 36 ans, marié et père de 3 enfants. 
Licencié en Développement Rural depuis 2010 à l'Institut Supérieur de Développement Rural de Grand Lacs ISDR/GL, il habite en République Démocratique du Congo dans la Province du Nord Kivu, Ville de Goma, Commune de Karisimbi.
Il a été Nommé superviseur de l’Axe  MINOVA – BWEREMANA dans le cadre du Projet ATEDD, pour le compte de la Fondation MATENDO.
 

 

Depuis la fin de la convention avec le FID l’Action territoriale au Kivu ne bénéficie plus de moyens spécifiques, mais repose sur l’engagement volontaire de la population et des autorités locales, ainsi que sur celui des organisations membres du consortium. Or le contexte au cours de l’année 2023 et dans ces premiers mois de 2024 s’est encore dégradé avec à la fois des inondations catastrophiques ayant provoqué des centaines de morts et un afflux massif de personnes déplacées.

Malgré tout, les actions continuent. 

Le secrétariat international du RIEH a interrogé à ce propos Delphin qui au nom de la Fondation Matendo et de CADRE continue d’animer l’action territoriale à Minova et Bweremana.

 

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Entretien et curage des rivières à Minova et Bweremana
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Les arbres plantés le long de la routé National 2
Image4Exemple d'arbres plantés dans les parcelles à Bweremana et Minova
Image7Exemple d'arbres plantés en limite de champ à Minova et Bweremana.

 

 

Bonjour Delphin, peux-tu nous informer de la situation sur le terrain ?

Du côté tant de Minova que de Bweremana, les activités du projet ATEDD à travers les engagements signés par les structures pour accompagner les actions, sont toujours visibles.  

 

Les comités de pilotage sont-ils actifs ?

Après la réunion de clôture du projet ATEDD, le terme « Comité de Pilotage » a changé. A Bweremana les actions des activités ATEDD sont maintenant suivies par le « Comité local de paix et de développement » accompagné par le « Conseil Agricole Rural ». Tandis qu’à Minova les actions d’ATEDD sont suivies par le « Comité local de développement ». Cela signifie que, comme le Consortium l’avait voulu, l’action est prise en charge par les institutions locales existantes.

 

Les populations continuent-elles à entretenir les rivières ?

A la question de savoir si la population continue à entretenir les rivières, du côté de Bweremana je réponds oui. Les Groupes locaux RIEH mis en place, tant à Bweremana qu’à Mweya par le projet ATEDD sont toujours actifs et interviennent régulièrement sur la rivière Mweya, chaque Jeudi de la semaine.

 

Côté Bweremana à travers les travaux communautaires (Salongo) de chaque samedi, le CLPD et OPED, une structure de la place qui s’était engagée dans le curage et l’entretien de la rivière Renga, initient des travaux communautaires sur la rivière Renga.

 

Pour Minova les activités de curage continuent normalement, à travers le CLD et le groupe des Jeunes Volontaires de Minova.

Malgré un découragement latent par manque de matériel, les Jeunes Volontaires ont tenu parole et restent engagés sur les travaux communautaires du samedi sur les rivières Kilalo et Mubimbi. D’ailleurs, quand vous viendrez, vous pourrez constater les actions effectuées toujours visibles et leurs travaux du samedi.

 

Est - ce que les arbres plantés lors du projet, grandissent ? 

Les arbres plantés le long de la routé National 2 et les routes de desserte agricole du côté de Bweremana et de Minova, grandissent normalement. Leur croissance est surveillée par chaque propriétaire du champ riverain, qui s’occupe de leur entretien.

 

Pour les arbres plantés dans les parcelles, le long des limites de champs, aux écoles et églises, ils sont suivis par les propriétaires qui avaient signé une fiche d’engagement dans lequel était transcrit le nombre de plantules cédées et l’engagement de faire le suivi et s’occuper de leur entretien.

 

Durant les réunions de sécurité et de développement, organisées par le Chef de la Chefferie de Bahunde, celui-ci ne manque jamais de demander des nouvelles, au CLPD et CARG, sur l’évolution des plantules données à la population par le projet ATEDD.

 

A Minova, on a malheureusement pu constater que lors de la construction de la route qui va de Kasengesi à Nyamukubi, l’Organisation de Construction et Réhabilitation (ICOPT) a détruit près de 2500 plantules que l’Organisation signataire APEVI asbl avait planté le long de la voie qui va de Chungiri jusqu’à Buganga, sur 4 km. Constat est fait qu’ICOPT ne respecte pas la distance imposée qui sépare la route des champs !

 

 

 

 

 

Est - ce que les populations continuent à entretenir les arbres ? est - ce que les arbres grandissent normalement ? dans quel proportion ?

Pendant la distribution des plantules chaque personne a signé une fiche d’engagement sur laquelle sont consignés le nombre de plantules données et l’engagement personnel du suivi de plantation.

 

Par leur adhésion au Consortium, les agronomes de la chefferie des Bahunde et Groupement Buzi ont comme rôle :

- d’assurer le suivi et d’appliquer cette mesure sur le principe « je coupe un arbre, j’en plante 10 »,
- de sensibiliser la population sur la protection des arbres contre les animaux en divagation,
- et l’assurance d’entretenir au jour le jour, une bonne croissance des arbres distribuées et plantées,

Tous ces points sont en cours d’organisation, par les CLPD et CLD.

 

Dans quelle mesure les actions se sont poursuivies après la fin des financements" ?

A Minova, ces actions, mises en place par le projet ATEDD, se poursuivent avec les CLD et les Jeunes Volontaires. A Bweremana, c’est le CLPD et CARG qui maintiennent les actions, avec l’appui et le suivi permanent de l’Animateur CADRE et de la Fondation Matendo, présents dans la zone.  

 

Quelles sont les actions qui se sont poursuivies ? comment ? et par qui ? 

Les actions qui sont poursuivies jusqu’aujourd’hui sont :

 

- L’entretien des rivières à travers les structures comme AJVMI, RIEH Mweya et les travaux communautaires organisés par l’état.

 

- La fabrication des foyers améliorés est assurée par l’organisation ADIC pour Minova qui encadre plus de 8 jeunes dans ce domaine, payés selon le nombre de foyers fabriqués et vendus et IJC côté Bweremana qui encadre plus de 12 jeunes, payés également selon la quantité produite.

.

 - Le suivi et l’entretien des plantules gérés par chaque personne qui se sont engagée, en signant la fiche d’engagement, à les protéger durant leur croissance, contrôlés et vérifié dans sa mise en application par le CLD et CLPD / CARG et ses agronomes.

 

Quelles sont les perspectives attendues ?

La perspective principale est de voir les plantules pousser et que les rivières ne débordent plus. Il nous faut toujours veiller à sensibiliser les organisations qui s’étaient engagées à continuer les actions mises en place par ATEDD. 

 

- Rester en contact permanent avec les structures locales qui avaient pris les engagements pour pérenniser les actions d’ATEDD.

 

- Acquérir la certitude que la population puisse s’approprier ces actions.

 

- Encourager les CLD, CLPD/CARG à faire des visites permanentes pour s’assurer de la continuité des activités.

 

 

Merci Delphin pour ce travail de terrain réalisé malgré la situation difficile que vous traversez. 

 

 

Pour la Fondation Matendo à Minova et CADRE à Bweremana

Delphin BAENI

Point Focal 

 

 

 

 

 
Mis à jour le 16/02/2024

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Le Mené, territoire toujours pionnier...

Le Mené, territoire toujours pionnier...  

 

« L’avenir ne se prédit pas, il se construit ! »

 

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La commune de Le Mené en Bretagne accueille le bureau du secrétariat international du RIEH car depuis plus de cinquante ans elle a été un territoire en chemin vers l'économie humaine sous l'impulsion de Paul Houée, qui faut très proche de L-J Lebret. Voir le livre Chemins d'économie humaine. Après une période consacrée à organiser la fusion de 7 communes, la dynamique territoriale vient de se relancer.

Marie Grippaudo, qui est à la fois responsable de la communication du RIEH, résidente dans la commune et très engagée depuis des années pour son territoire, rend compte de cette relance.

 

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C’est derrière cette formule que l’équipe municipale de la commune Le Mené, Isabelle Le Gall (DGS : Directrice Générale des Services) et Florian Grass (responsable Développement durable) en première ligne, présidée par Gérard Daboudet son maire, ont invité les habitants à se réunir pour échanger autour de leur cadre de vie au quotidien. 

 

Ce vendredi 17 novembre, à la salle des fêtes de Saint-Gouéno, une cinquantaine de personnes, issues de toute la commune ont répondu à l’appel : acteurs associatifs, agents de la commune, locataires, propriétaires, agriculteurs, salariés, élus, personnes engagées de longue date ; Cependant, quel que soit leur statut, tous curieux ou investis dans la dynamique du territoire.

Un pot d’accueil nous a été offert, pour un premier échange ou retrouvailles, très apprécié.

Puis sous la houlette de l’animatrice Roseline Durand de l’Atelier des petits ruisseaux, une présentation du déroulement de la soirée a été faite avec un premier état établi des forces et faiblesses du territoire.

 

Atouts

- Commune nouvelle depuis le 1er janvier 2016, (levier d’investissement) ;

- Environnement préservé authentique et naturel ;

- Dynamique autour des énergies (territoire pro-actif sur la transition énergétique et écologique) ;
- Une locomotive économique sur le territoire :  KERMENÉ. Pour mémoire Kermené est une filiale du Mouvement E. Leclerc depuis 1978, acteur majeur de la filière agroalimentaire française. 2800 ouvriers travaillent sur le site de la commune Le Mené pour 4000 salariés sur les 7 sites du groupe tous implantés en Bretagne ;
- Un faible taux de chômage ;
- Un solde migratoire positif ;
- Vitalité associative culturelle et sportive au nombre de 128 ;
- Le Mené, pôle structurant et de proximité au sein de LCBC Communauté de communes de Loudéac Communauté  Bretagne Centre. Le Mené est éprouvée dans le faire ensemble, de par sa configuration en archipel, qui a  demandé engagement et participation de chacun des 7 bourgs. La compétence de la commune Le Mené met en  perspective ce que les 42 communes de LCBC doivent atteindre ensemble : une identité commune forte au-delà  des changements d’identité à « géométrie variable », tout en gardant la culture de chacun. Elle est un exemple  d’action ;
- Service scolaires et présence d’un collège labellisé EDD. La labellisation « E3D »  pour École ou Établissement en  Démarche globale de Développement Durable, a été développée par le ministère chargé de l'éducation nationale pour reconnaître et encourager les écoles et établissements scolaires qui s'engagent dans une démarche globale de développement durable ;
- D’un point de vue de la santé, un territoire reconnu à travers le dispositif ZIP : Zone d’Action Prioritaire ;
- Ses agents dynamiques et investis dans leurs missions ;
- Émergence d’un collectif d’habitants motivés de s’investir dans le territoire de la communauté de communes Loudéac Communauté Bretagne Centre.

 

Faiblesses

- Le Mené avec ses 163,23 km2 de long est réputé la plus étendue de Bretagne. Situé à l'extrême nord-est de la Communauté de communes, la commune Le Mené est quelque peu isolée et mal desservie, notamment au sein du territoire de LCBC ;

- Réussir à consolider la commune nouvelle d’un point de vue identitaire, elle est née de la transformation de la communauté de communes du Mené en une commune nouvelle en 2016. La conséquence a été la « fusion » des communes historiques : Collinée, Langourla, Le Gouray, Plessala, Saint-Gilles-du-Mené, Saint-Gouéno et Saint-Jacut-du-Mené ;
- Présence d’une offre de santé, mais en tension ;
- Une population vieillissante ;
- Diminution des actifs agricoles là où un besoin de relocaliser l’agriculture et l’alimentation est nécessaire. Existence d'un PAT LCBC (Plan Alimentaire Territorial) ;

- Territoire peu représenté en diversification agricole ;
- Divers outils pilotés par LCBC PAT : les projets alimentaires territoriaux ont l'ambition de fédérer les différents acteurs d'un territoire autour de la question de l'alimentation, contribuant ainsi à la prise en compte des dimensions sociales, environnementales, économiques et de santé de ce territoire. ; PCAET : outil de planification, à la fois stratégique et opérationnel, qui permet aux collectivités d'aborder l'ensemble de la problématique air-énergie-climat sur leur territoire ; CRTE : Contrat territorial de Relance et de Transition Ecologique ;

Tous ces plans nationaux, absolument essentiels dans leur mise en place, manque de simplicité dans les contacts. Une difficulté d’organisation encore en cours…

- Habitat : parc de logement vieillissant (précarité énergétique) ;
- Veiller à l’intégration des populations allophones, (dont la langue maternelle n’est pas le français) et vice versa pour favoriser le vivre ensemble (plus une vigilance qu’une faiblesse).

 

Les participants ont ensuite été invités suivant leurs centres d’intérêt à se regrouper en tour de table, pour échanger autour du cadre de vie de ses habitants, au quotidien. 5 thématiques ont été choisies : La santé, la mobilité, le vivre-ensemble, les commerces, l’habitat.

 

A chaque table, la parole s’est opérée librement nourrie par les propos du vécu des participants. Une personne désignée en tant que « rapporteur » a animé le débat, puis la parole fédérée a été restituée au niveau du groupe.

 

Pour compléter le tableau, le même exercice s’est renouvelé durant le second atelier qui a eu lieu le 7 décembre, même lieu, même heure.

 

De nouvelles thématiques en question autour des transitions écologiques et énergétiques de l’économie locale :

Pour l’énergie-environnement : - Quels nouveau cap fixé demain pour la commune ?      - Quelles actions, quels projets lancés pour poursuivre la démarche avant-gardiste de Le Mené en matière énergétique ? - Comment réussir à sensibiliser les habitants aux enjeux de transitions énergétiques ? - Comment valoriser et prendre soin de l’environnement de proximité ?

Pour l’agriculture – alimentation : - Comment maintenir une activité agricole demain dans la commune ? - Comment inciter l’installation d’une agriculture à forte valeur ajoutée ? - Comment créer davantage de dialogue entre les agriculteurs et les habitants ? - Comment réduire l’impact des exploitations agricoles sur le climat, la ressource en eau, la biodiversité ? - Quelle politique « alimentaire » choisir pour nos enfants, nos ainés ? - Accompagner les habitants au « bien-manger ».

Pour les commerces et services : - Comment maintenir le tissu de commerces et services face à la montée de l’achat en ligne ? - Quel commerce, service manque-t-il sur le territoire de Le Mené ? – Quelles alternatives mettre en place pour maintenir une économie de proximité en milieu rural ? – Comment accompagner les personnes de la commune en situation de demandeurs d’emploi (notamment les allophones) ?

 

3 tables s’interrogent sur les mutations à opérer qui révèle le souci constant d’une dynamique territoriale sur la commune. Un temps de réflexion qui nous permet d’échanger pour une remise à niveau des informations sur les réalisations déjà opérées.

 

Un compte-rendu exhaustif nous sera communiqué par les organisateurs : l’équipe municipale et l’agence mandatée « les petits ruisseaux » animé par une ancienne de l’Association MIR. Pour mémoire, MIR pour Mené Initiative Rural fut créée en 1997 par des agriculteurs, dans le sillon du Salon des fourrages, organisé en 1995, à Plessala. Elle a fait vivre et rayonner le Mené par ses diverses animations notamment dédiées à l'environnement dans les Côtes d’Armor. Réputé comme « poil à gratter » de la commune, elle a su, avec les élus de l’époque, chercher, développer et installer les énergies renouvelables dans une vraie dynamique territoriale jusqu’à en devenir précurseur au niveau national. Une aventure humaine exceptionnelle qui a marqué l’histoire du territoire.

 

Pour conclure, cette participation citoyenne aux ateliers-habitants, a pour but de nourrir les réflexions et projets conduit par les élus de la commune. Une approche, souvent expérimentée sur Le Mené, dans les temps forts de son histoire. Les habitants peuvent ainsi partager et s’enrichir mutuellement, devenir acteurs, prendre confiance en leurs capacités et se sentir utiles au collectif, dans leur rôle de citoyen.

Collectivement, la démarche permet de créer une dynamique locale tout en pérennisant l’implication des habitants. Elle facilite l’action, favorise la confiance, la proximité et la convivialité entre les participants. 

 

 

Marie Grippaudo

Responsable de la Communiication au RIEH

Une menéenne engagée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Mis à jour le 20/02/2024

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ATEDD en Périgord Noir.

ATEDD en Périgord Noir.  

 

 

 

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Vendredi 20 janvier, 20h au Séchoir d'Aillac, en Périgord, l'association CTPN (Collectif Transitions du Périgord Noir), a proposé de réfléchir sur les actions qui peuvent être menées localement à partir de l’exemple d'ATEDD. 

 

Aux micros, Michel TISSIER, qui outre ses fonctions de Secrétaire exécutif du RIEH, est originaire de Calviac, un des villages du Périgord Noir. Il veut prendre le temps de présenter à sa famille, ses amis et ses voisins, l’action qui le tient souvent éloigné de sa maison au bord de la forêt.

 

Mais aussi Gilbert MASSUMBUKO, le Président du Comité de gestion d’ATEDD, natif du Kivu et qui y vit toujours. Il intervient à distance depuis Goma.

Et Hervé LOUF qui joue très bien son rôle d’animateur, posant des questions, demandant des précisions, soulignant l’importance de tel ou tel propos.

Pour l’occasion, Marie GRIPPAUDO a fait le voyage depuis le Mené.

En présence de Monsieur le Maire de Calviac : Jean-Paul SEGALAT et de Patrick BONNEFON : président de l’intercommunalité du Pays de Fénelon, le public a bravé la neige de la veille pour rejoindre l'ancien séchoir à tabac, rénové en une salle de spectacles des plus conviviales. Une cinquantaine de personnes.

 

Il y a aussi une trentaine de participants par Zoom, de France, de RDC et même d’Uruguay, avec Andrés LALANNE, du CLAEH, coordinateur du RIEH pour l’Amérique latine. Malheureusement les liaisons Internet sont de mauvaise qualité et il manque un bon régisseur pour que tout le monde puisse s’entendre et se voir tout en accédant aux images projetées sur un écran. Cependant chacun garde sa bonne humeur, conscient des liens qui se tissent pour une soirée.

 

Pendant la présentation l’animateur se montre particulièrement intéressé par le diagnostic participatif et les différentes activités qui réunissent une part importante de la population. Il souligne l’originalité du Plan d’action communautaire avec la grande diversité des acteurs qui y participent. Un exemple d’engagement est porté à l’écran avec toutes les signatures qui le composent.

 

Les principales questions portent sur les conditions dans lesquelles les habitants s’engagent. Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Qu’est-ce qui les motive ? Comment trouvent-ils le temps de travailler bénévolement tout en exerçant leur métier ?

Et les autorités, est-ce qu’elles soutiennent ou s’opposent ?

Qu’est-ce que l’économie humaine et d’où vient le Réseau international pour une Economie humaine ?

Comment ce qui a été lancé au Kivu dans 4 villages va-t-il continuer ? Est-ce que l’action peut s’étendre à d’autres villages ?

 

Après s’être ainsi informés, les participants ont été invités à débattre entre eux de deux questions :

y a-t-il des enseignements à tirer de cet exemple par rapport à ce que nous pouvons faire sur notre propre territoire du Périgord Noir ? Comment pouvons-nous coopérer de façon décentralisée, entre territoires ?

Les réponses sont à peine esquissées, car il se fait tard. Beaucoup soulignent que les démarches participatives sont difficiles à mettre en œuvre dans une société française très individualiste et tout le monde passe son temps à courir.

Tous ceux qui le souhaitent pourrons se retrouver, dès dimanche prochain, pour voir concrètement ce qui peut se faire.

 

Voir par > ce lien l’article que Michel a fait paraître dans L'ESSOR Sarladais pour annoncer la conférence.

Voir par > ce lien l'interview sur France Bleu de Michel Tissier 

 

 
Mis à jour le 24/01/2023

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A Bushushu, la rivière Chishova a tout ravagé sur son passage... Diagnostic en temps réel

A Bushushu, la rivière Chishova a tout ravagé sur son passage... Diagnostic en temps réel  

 

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Dans la soirée du 2 décembre 2022 une nouvelle inondation catastrophique s’est produite dans un des sites d’intervention d’ATEDD, celui de Bushushu, le plus au sud, dans la province du Sud-Kivu. La rivière Chishova est sortie de son lit et a ravagé un quartier du sous-village de Nyamukubi. Comme Michel est dans la zone, il s’est rendu sur place le samedi 10. Voici le rapport qu’il a adressé aux membres du Consortium et à l’équipe projet.

 

 

guillemets vert dégradés

 

Je me suis rendu à Nyamukubi cet après-midi avec Freddy, un membre de GEV[i].  J'ai été reçu par le chef de village de Bushushu qui a fait venir le chef du sous-village de Nyamukubi ainsi que le Président  et plusieurs membres de l'Association des riverains. Nous nous sommes ensuite rendus sur le site avec un petit attroupement.

Les dégâts sont considérables. Le nombre de pertes humaines ne cesse d'augmenter. Le chef de village en compte provisoirement 7. Des personnes qui étaient dans leur maison et qui sont portées disparues. C'est tout un quartier qui a été subitement envahi par des flots boueux charriant des pierres et des gros morceaux d'arbres. 13 maisons ont été détruites, 280 endommagées. L’eau a envahi les maisons emportant les ustensiles de cuisine et les meubles. Une école a été dévastée et il est impossible d’y faire cours. Voir les photos.

Première remarque: il n'y a aucun reproche formulé à l'encontre d'ATEDD. Au contraire, la création de l'Association des riverains, une initiative d'ATEDD, est considérée comme très importante. C'est significatif que le chef les ait immédiatement invités. Avant, pendant et après l'événement les membres du comité d'animation de cette association se sont comportés comme des responsables.

Seconde considération: la visite sur place est très appréciée. Celle de Jean-Pierre[ii] d'abord, la mienne ensuite. Celle dès le lendemain de la catastrophe d'Eric Bisonga n'est pas citée. Eric n'est pas encore perçu comme représentant d'ATEDD. Cela viendra. Retenons cela pour l'avenir. Tâchons qu'un responsable perçu comme de haut niveau se rende le plus vite possible sur les lieux.

J'ai cherché à savoir comment l'alerte a été donnée, car elle a été donnée. La grande majorité des gens se sont enfuis à temps. Tous disent que si la crue était arrivée pendant la nuit, ç'aurait été un massacre. J'ai essayé de poser des questions sur le déroulement précis des événements, mais il y a le problème de langue et de temps. Mais c'est, à mon sens, indispensable de faire une enquête très minutieuse, au sens littéral, minute par minute. Quand exactement l'alerte a-t-elle été donnée? sur la base de quels signes? par qui et à qui? où les gens se sont-ils réfugiés? Sur la base de ces faits, on peut déterminer quelles dispositions prendre la prochaine fois. Le dispositif d'alerte[iii] ne doit pas être créé de toutes pièces. Il faut partir de l'existant et l'améliorer. Un des points importants est que la pluie sur le village n'était pas si forte. C'est plus haut qu'elle a été diluvienne.

Je ne reviens pas sur les causes structurelles qui font que la rivière grossit brusquement. C'est le travail d'ATEDD depuis des mois de faire cette analyse avec les habitants et avec les études techniques. Et de mettre en place des actions structurelles. Avec un tel événement, ce qu'il faut analyser c'est pourquoi quand ce flot s’accroît brusquement, la rivière sort de son lit et se crée un passage anarchique. Tout en m'étant rendu sur place, je n'ai pas les compétences pour faire une analyse précise. J'aurais tendance à partager ce que disent les membres du comité de l'association des riverains. Il y a un passage juste en amont du village où le lit de la rivière est très peu profond et c'est là que les flots débordent. Ce peut être aussi parce qu'à certains passages étroits les grosses pierres qui descendent se bloquent sur des obstacles et deviennent elles-mêmes un barrage que la rivière contourne. Ma conclusion est qu'il faut qu'un expert vienne observer sur place et fasse l'analyse à partir de l’observation avec les membres du comité des riverains.

La communauté, avec le chef de sous-village et le comité des riverains, avaient fait des travaux dans cette zone, sous forme de salongo[iv]. Ils avaient nettoyé, planté des bambous sur les berges. Ils avaient même, à la main, creusé une dérivation du lit de la rivière. Cela a été inutile. Il semble même que certains travaux de maçonnerie ont été emportés, les pierres arrachées devenant un nouveau danger. "Tout est à reprendre à zéro", disent-ils sans pour autant se décourager. Il semble donc important pour la suite que les travaux communautaires bénéficient d'une expertise technique. Avec l'expérience, si celle-ci est analysée avec des experts, les membres du comité peuvent renforcer leurs compétences. C'est certainement un objectif pour ATEDD.

A noter que le comité des riverains a déjà fait les travaux nécessaires pour rouvrir le cours normal de la rivière en dégageant les obstacles qui s'étaient accumulés.

Le discours unanime, et que je partage, est que les indispensables travaux communautaires doivent être complétés par l'intervention de machines pour creuser et élargir le lit de la rivière là où il y a de trop grosses pierres pour être déplacées à la main avec des barres à mine. Nous avons convenu avec le chef de village d'unir ses efforts avec ceux du Consortium pour obtenir les moyens pour faire venir ces machines.

Ma conclusion serait qu'une petite équipe composée du CEREIAD[v], de l'ISTD de Kalehe[vi] et de GEV vienne travailler avec le comité de l'association des riverains pour améliorer l'alerte, partager l'analyse des causes immédiates des débordements, établir la liste des travaux à réaliser d'une part avec les travaux communautaires, d'autre part avec les machines. Et que le consortium définisse un plan d'action pour obtenir avec la Chefferie les moyens de faire intervenir les machines.

Michel

 

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[i] GEV, Groupe Espoir de Vivre est une association basée à Kalehe, un village voisin de Bushushu, qui est aussi le chef lieu du Territoire de Kakehe et de la Chefferie de Buhavu. GEV est un groupe de jeunes qui mène des actions de développement et en particulier un soutien aux jeunes entrepreneurs. Son Président est Eric Bisonga, qui est aussi Président du Conseil de la Jeunesse du Territoire. GEV est membre du RIEH depuis 2019. Le Consortium ATEDD a récemment décidé d’intégrer en son sein GEV avec la responsabilité d’animer l’Action territoriale à Bushushu et dans le Groupement de Mbinga-Sud.
[ii] Jean-Pierre Bufole est le superviseur d’ATEDD pour Kiniezire et Bushushu. Il réside à Kiniezire. La route de Kiniezire à Bushushu est particulièrement mauvaise. Il faut compter presque deux heures de moto.
[iii] Depuis le début, ATEDD prévoit de mettre en place un dispositif d’alerte. C’est une des actions qu’il faut encore mener en décembre. Il était envisagé jusqu’ici qu’un formateur intervienne pur expliquer ce qu’est un dispositif d’alerte.
[iv] Salongo est le mot swahili pour travail communautaire. C’est une coutume encore pratiquée, parfois délaissée et qu’ATEDD a mis en avant. Un jour par semaine, les villageois se réunissent sous la direction du chef de sous-village pour mener un travail d’intérêt général.
[v] Le CEREIAD est un des membres du Consortium. C’est un centre de recherche et d’études rattaché à l’Université Catholique de Bukavu. Bukavu est à deux heures de moto de Bushushu.
[vi] L’ISTD, Institut Supérieur des Techniques de Développement est implanté à Kalehe, donc à proximité de Bushsushu, ce qui permet à un de ses enseignants de se rendre sur place facilement.
 
 
 
le comité des riverains
Le Comité des riverains solidaire et engagé !
 
 
 

RAPPORT SUR LE DEBORDEMENT DE LA RIVIERE CHISHOVA A NYAMUKUBI DE JEAN-PIERRE MUSHAMUKA (superviseur d'ATEDD pour Kiniezire et Bushushu).

 
Rapport p1RAPPORT P2 RAPPORT P3 RAPPORT P4
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mis à jour le 02/01/2023

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