"Pour un développement humain, intégral, solidaire et participatif, en harmonie avec le vivant"

 
 
 
 
 
 
 
 

Rencontres sur le terrain (FR)

ATEDD continue dans l’attente de reprendre tout son essor...

ATEDD continue dans l’attente de reprendre tout son essor...  

 

Le Secrétariat international du RIEH vient d'adresser à l'AFD une note d'intention en vue d'obtenir un financement pour la poursuite de l'action territoriale au Kivu. Cette requête est portée à la fois par les organisations RDCongolaises membres du RIEH et par les autorités locales coutumières. Une réunion de travail est organsiée avec l'AFD le 28 février prochain.
 

 

Delphin portrait

BAENI KABIONA Delphin 

Delphin a 36 ans, marié et père de 3 enfants. 
Licencié en Développement Rural depuis 2010 à l'Institut Supérieur de Développement Rural de Grand Lacs ISDR/GL, il habite en République Démocratique du Congo dans la Province du Nord Kivu, Ville de Goma, Commune de Karisimbi.
Il a été Nommé superviseur de l’Axe  MINOVA – BWEREMANA dans le cadre du Projet ATEDD, pour le compte de la Fondation MATENDO.
 

 

Depuis la fin de la convention avec le FID l’Action territoriale au Kivu ne bénéficie plus de moyens spécifiques, mais repose sur l’engagement volontaire de la population et des autorités locales, ainsi que sur celui des organisations membres du consortium. Or le contexte au cours de l’année 2023 et dans ces premiers mois de 2024 s’est encore dégradé avec à la fois des inondations catastrophiques ayant provoqué des centaines de morts et un afflux massif de personnes déplacées.

Malgré tout, les actions continuent. 

Le secrétariat international du RIEH a interrogé à ce propos Delphin qui au nom de la Fondation Matendo et de CADRE continue d’animer l’action territoriale à Minova et Bweremana.

 

Image1

Image2

Entretien et curage des rivières à Minova et Bweremana
Image3
Les arbres plantés le long de la routé National 2
Image4Exemple d'arbres plantés dans les parcelles à Bweremana et Minova
Image7Exemple d'arbres plantés en limite de champ à Minova et Bweremana.

 

 

Bonjour Delphin, peux-tu nous informer de la situation sur le terrain ?

Du côté tant de Minova que de Bweremana, les activités du projet ATEDD à travers les engagements signés par les structures pour accompagner les actions, sont toujours visibles.  

 

Les comités de pilotage sont-ils actifs ?

Après la réunion de clôture du projet ATEDD, le terme « Comité de Pilotage » a changé. A Bweremana les actions des activités ATEDD sont maintenant suivies par le « Comité local de paix et de développement » accompagné par le « Conseil Agricole Rural ». Tandis qu’à Minova les actions d’ATEDD sont suivies par le « Comité local de développement ». Cela signifie que, comme le Consortium l’avait voulu, l’action est prise en charge par les institutions locales existantes.

 

Les populations continuent-elles à entretenir les rivières ?

A la question de savoir si la population continue à entretenir les rivières, du côté de Bweremana je réponds oui. Les Groupes locaux RIEH mis en place, tant à Bweremana qu’à Mweya par le projet ATEDD sont toujours actifs et interviennent régulièrement sur la rivière Mweya, chaque Jeudi de la semaine.

 

Côté Bweremana à travers les travaux communautaires (Salongo) de chaque samedi, le CLPD et OPED, une structure de la place qui s’était engagée dans le curage et l’entretien de la rivière Renga, initient des travaux communautaires sur la rivière Renga.

 

Pour Minova les activités de curage continuent normalement, à travers le CLD et le groupe des Jeunes Volontaires de Minova.

Malgré un découragement latent par manque de matériel, les Jeunes Volontaires ont tenu parole et restent engagés sur les travaux communautaires du samedi sur les rivières Kilalo et Mubimbi. D’ailleurs, quand vous viendrez, vous pourrez constater les actions effectuées toujours visibles et leurs travaux du samedi.

 

Est - ce que les arbres plantés lors du projet, grandissent ? 

Les arbres plantés le long de la routé National 2 et les routes de desserte agricole du côté de Bweremana et de Minova, grandissent normalement. Leur croissance est surveillée par chaque propriétaire du champ riverain, qui s’occupe de leur entretien.

 

Pour les arbres plantés dans les parcelles, le long des limites de champs, aux écoles et églises, ils sont suivis par les propriétaires qui avaient signé une fiche d’engagement dans lequel était transcrit le nombre de plantules cédées et l’engagement de faire le suivi et s’occuper de leur entretien.

 

Durant les réunions de sécurité et de développement, organisées par le Chef de la Chefferie de Bahunde, celui-ci ne manque jamais de demander des nouvelles, au CLPD et CARG, sur l’évolution des plantules données à la population par le projet ATEDD.

 

A Minova, on a malheureusement pu constater que lors de la construction de la route qui va de Kasengesi à Nyamukubi, l’Organisation de Construction et Réhabilitation (ICOPT) a détruit près de 2500 plantules que l’Organisation signataire APEVI asbl avait planté le long de la voie qui va de Chungiri jusqu’à Buganga, sur 4 km. Constat est fait qu’ICOPT ne respecte pas la distance imposée qui sépare la route des champs !

 

 

 

 

 

Est - ce que les populations continuent à entretenir les arbres ? est - ce que les arbres grandissent normalement ? dans quel proportion ?

Pendant la distribution des plantules chaque personne a signé une fiche d’engagement sur laquelle sont consignés le nombre de plantules données et l’engagement personnel du suivi de plantation.

 

Par leur adhésion au Consortium, les agronomes de la chefferie des Bahunde et Groupement Buzi ont comme rôle :

- d’assurer le suivi et d’appliquer cette mesure sur le principe « je coupe un arbre, j’en plante 10 »,
- de sensibiliser la population sur la protection des arbres contre les animaux en divagation,
- et l’assurance d’entretenir au jour le jour, une bonne croissance des arbres distribuées et plantées,

Tous ces points sont en cours d’organisation, par les CLPD et CLD.

 

Dans quelle mesure les actions se sont poursuivies après la fin des financements" ?

A Minova, ces actions, mises en place par le projet ATEDD, se poursuivent avec les CLD et les Jeunes Volontaires. A Bweremana, c’est le CLPD et CARG qui maintiennent les actions, avec l’appui et le suivi permanent de l’Animateur CADRE et de la Fondation Matendo, présents dans la zone.  

 

Quelles sont les actions qui se sont poursuivies ? comment ? et par qui ? 

Les actions qui sont poursuivies jusqu’aujourd’hui sont :

 

- L’entretien des rivières à travers les structures comme AJVMI, RIEH Mweya et les travaux communautaires organisés par l’état.

 

- La fabrication des foyers améliorés est assurée par l’organisation ADIC pour Minova qui encadre plus de 8 jeunes dans ce domaine, payés selon le nombre de foyers fabriqués et vendus et IJC côté Bweremana qui encadre plus de 12 jeunes, payés également selon la quantité produite.

.

 - Le suivi et l’entretien des plantules gérés par chaque personne qui se sont engagée, en signant la fiche d’engagement, à les protéger durant leur croissance, contrôlés et vérifié dans sa mise en application par le CLD et CLPD / CARG et ses agronomes.

 

Quelles sont les perspectives attendues ?

La perspective principale est de voir les plantules pousser et que les rivières ne débordent plus. Il nous faut toujours veiller à sensibiliser les organisations qui s’étaient engagées à continuer les actions mises en place par ATEDD. 

 

- Rester en contact permanent avec les structures locales qui avaient pris les engagements pour pérenniser les actions d’ATEDD.

 

- Acquérir la certitude que la population puisse s’approprier ces actions.

 

- Encourager les CLD, CLPD/CARG à faire des visites permanentes pour s’assurer de la continuité des activités.

 

 

Merci Delphin pour ce travail de terrain réalisé malgré la situation difficile que vous traversez. 

 

 

Pour la Fondation Matendo à Minova et CADRE à Bweremana

Delphin BAENI

Point Focal 

 

 

 

 

 
Mis à jour le 16/02/2024

commentaire(s) (0) | Ajouter un commentaire

La COFAD, des femmes remarquables au Kivu...

La COFAD, des femmes remarquables au Kivu...  

 

Dans la région du Kivu en République démocratique du Congo, les femmes jouent un rôle important dans le développement et le changement social, économique et politique.

Certes, elles sont le plus souvent les principales victimes des conflits armés et de la violence sexuelle dans la région. Malgré cela,  ont les retrouvent en actrices clés dans la construction de la paix et de la réconciliation. Commerçantes, agricultrices ou entrepreneuses, elles comptent dans l'économie de la région et travaillent dur pour subvenir aux besoins de leur famille,  souvent les seules, en ces temps de conflits, à assurer la survie de leur foyer.

 

Solidaires pour se rendre visibles, les femmes de la COFAD se sont réunies en collectif pour soutenir les victimes de violence sexuelle, défendre les droits de l'homme et promouvoir l'éducation des filles.  

Les femmes de la COFAD sont en première ligne, mais nous sommes avec elles. Développons cette action !

 

 

 

Photo Famille 4 (2) Photo réunion de travail (1)

 

En République Démocratique du Congo, plus précisément dans la province  Sud-Kivu,  3000 femmes volontaires se sont regroupées dans une association : la COFAD dénomme COllecte des Femmes volontaires pour l’Assistance humanitaire et le Développement durable. Cette association, dont le conseil d’administration est composé des femmes, a été enregistrée et reconnue officiellement par l’inspection provinciale du développement rural du Sud-Kivu le 18 février 2015. Les bénéficiaires de ces actions sont des femmes vulnérables ayant la charge d’enfants en bas âge et ou qui ont été victimes de violences sexuelles.

 

Ces femmes fournissent un travail harassant et très mal rémunéré, elles sont même souvent victimes de violences au travail. Leur situation est particulièrement difficile au Sud-Kivu où la déforestation accentue l’érosion de terres, les pratiques agricoles sont inadaptées et une forte explosion démographique due à l’accueil de nombreux réfugiés fait que la population dépasse par endroit les 500 habitants au km2.

 

Un projet qui s’inscrit dans la dynamique de la COFAD est aujourd’hui proposé au groupement de la localité de MBINGA-NORD/KINIEIZIRE. Le projet ATEDD c’est à dire : Action Territoriale pour un Développement Durable. Celui-ci s’appuie sur la prise de conscience et l’engagement de la plus large partie possible de la population de façon à renforcer l’esprit de communauté qui seul peut permettre un changement  réel et durable au niveau local et national. C’est dans ce cadre que les femmes du Sud-Kivu vont inscrire leur action, elles vont s’engager pour améliorer la qualité de la vie et la solidarité sociale de façon à lutter contre les catastrophes les plus fréquentes : les crues des rivières, les glissements de terrain, et la pénibilité d’une agriculture sur des terrains accidentés et trop exploités.

 

Ceci crée un abandon de ces terres, il s’en suit une insécurité alimentaire importante : 92% des personnes interrogées déclarent que leur revenus ne leur permettent pas de manger à leur faim.  La COFAD les accompagne, en premier lieu, dans le processus de négociation des terres arables auprès des grands concessionnaires pour permettre à chacun d’y avoir accès.

De plus,  la COFAD bénéficie de finances grâce à des crédits, des subventions, des dons et  des legs provenant de sources publiques ou privées et d’organismes nationaux, internationaux et non gouvernementaux. Son projet est de jouer un rôle clé dans l’émergence économique de la femme en République Démocratique du Congo et d’améliorer ses conditions de vie.

Les 3000 Femmes volontaires se répartissent en 100 groupes solidaires des femmes dirigés par  des comités des femmes de voisinage et vont participer au plan d’action communautaire (PAC) en liaison avec des agronomes, des moniteurs agricoles et les autorités locale ;

De façon plus précise elles vont vulgariser les techniques de permaculture intégrée de l’agro-écologie.

 

Elles s’engagent fermement et souvent de façon écrite à respecter ce projet. Elles vont ainsi développer une agriculture restauratrice et rémunératrice.

 

Une agriculture restauratrice pour la nature tout d’abord puisqu’elles abandonnent la culture du café et du manioc, trop gourmandes en terres et qui favorisent la déforestation.  Une agriculture restauratrice aussi pour les familles car en se formant aux techniques d’installation de jardins familiaux, de germoirs, de compostes elles varient et accroissent leur production. En effet elles choisissent et achètent des outils adaptés, des semences maraichères, des plantules (oignons, aubergines, poivron, graines de courge, de salades) Elles créent également des petits élevages : cobayes, lapins, poules et chèvres dont les engrais naturels seront précieux également pour enrichir le sol. Tout ceci crée de meilleurs revenus et permet ainsi de mieux vaincre la faim et l’autonomisation de la femme rurale.

En effet, l’agriculture est la principale source des revenus de la femme rurale du Sud-Kivu mais les décideurs y mettent moins d’importance   et en conséquence la forte importation des denrées alimentaire avec de prix élevé qui justifie la faible consommation dans les ménages avec tous les risques de l’augmentation de cas de la mal nutrition et la faible scolarisation des enfants. Cette pauvreté crée non seulement l’exode rural mais aussi des vols et surtout la faible croissance chez les  enfants et donc une diminution des capacités intellectuelles.

 

D’autre part cette culture maraichère développée par la COFAD étant rémunératrice, la capacité d’épargne de chaque femme vulnérable est aussi renforcée grâce à la vente des produits maraichers. Cette agriculture est également plus économique dans l’utilisation des ressources agraires. En effet des moyens de cuissons nouveaux sont possibles grâce  à la fabrication de briquettes de charbon vert. Ce dernier   est produit par une carbonisation lente des déchets végétaux et ménagers. Il devient une excellente alternative au charbon de bois et permet ainsi de lutter contre le déboisement et le réchauffement climatique. Les tâches culinaires de femmes sont facilitées et ceci d’autant plus des formations pratiques sont organisées à leur  faveur.

 

L’alphabétisation des femmes leur permet en outre de s’occuper convenablement des micro-crédits proposés par la COFAD. Les femmes du Sud-Kivu affrontent et gèrent aussi les problèmes financiers grâce à l’ATEDD qui non seulement privilégie toutes les activités qui génèrent un revenu pour leurs opérateurs, mais les aide aussi à recourir correctement aux dispositifs d’épargne, aux crédits locaux et aux mutuelles de santé.

 

Conclusion : tout ce travail participatif permet aux femmes  de promouvoir une économie vraiment humaine. Celle-ci est humaine car elle est basée sur la confiance accordée à chacun pour organiser au mieux sa vie individuelle et ses rapports avec les autres. C’est cette solidarité qui donne tout son sens à l’engagement de chacun. Les femmes ont un rôle important à jouer à ce niveau, elles qui sont des animatrices essentielles dans leur propre famille. Cette attitude respectueuse envers les êtres humains, l’est aussi envers la nature, Celle-ci devient une amie. La place des femmes au Sud-Kivu n’est donc pas du tout marginale, ni traditionnelle, elles sont au contraire les piliers du changement.

 

Pour la COFAD asbl

 

« Aider la femme c’est aider toute une nation. »

 

Sylvine CHEKANABO MUHUNDO, Coordinatrice COFAD (Kiniezire, RDCongo)

et Chantal LEGRAND, Correspondante RIEH (Drôme, France)

 

 

Photo sacs de plantules (1)  Photo plantules  Photo paillage

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Mis à jour le 08/03/2023

commentaire(s) (0) | Ajouter un commentaire

A Bushushu, la rivière Chishova a tout ravagé sur son passage... Diagnostic en temps réel

A Bushushu, la rivière Chishova a tout ravagé sur son passage... Diagnostic en temps réel  

 

WhatsApp Image 2022-12-11 à 06.09.04 1

 

 

Dans la soirée du 2 décembre 2022 une nouvelle inondation catastrophique s’est produite dans un des sites d’intervention d’ATEDD, celui de Bushushu, le plus au sud, dans la province du Sud-Kivu. La rivière Chishova est sortie de son lit et a ravagé un quartier du sous-village de Nyamukubi. Comme Michel est dans la zone, il s’est rendu sur place le samedi 10. Voici le rapport qu’il a adressé aux membres du Consortium et à l’équipe projet.

 

 

guillemets vert dégradés

 

Je me suis rendu à Nyamukubi cet après-midi avec Freddy, un membre de GEV[i].  J'ai été reçu par le chef de village de Bushushu qui a fait venir le chef du sous-village de Nyamukubi ainsi que le Président  et plusieurs membres de l'Association des riverains. Nous nous sommes ensuite rendus sur le site avec un petit attroupement.

Les dégâts sont considérables. Le nombre de pertes humaines ne cesse d'augmenter. Le chef de village en compte provisoirement 7. Des personnes qui étaient dans leur maison et qui sont portées disparues. C'est tout un quartier qui a été subitement envahi par des flots boueux charriant des pierres et des gros morceaux d'arbres. 13 maisons ont été détruites, 280 endommagées. L’eau a envahi les maisons emportant les ustensiles de cuisine et les meubles. Une école a été dévastée et il est impossible d’y faire cours. Voir les photos.

Première remarque: il n'y a aucun reproche formulé à l'encontre d'ATEDD. Au contraire, la création de l'Association des riverains, une initiative d'ATEDD, est considérée comme très importante. C'est significatif que le chef les ait immédiatement invités. Avant, pendant et après l'événement les membres du comité d'animation de cette association se sont comportés comme des responsables.

Seconde considération: la visite sur place est très appréciée. Celle de Jean-Pierre[ii] d'abord, la mienne ensuite. Celle dès le lendemain de la catastrophe d'Eric Bisonga n'est pas citée. Eric n'est pas encore perçu comme représentant d'ATEDD. Cela viendra. Retenons cela pour l'avenir. Tâchons qu'un responsable perçu comme de haut niveau se rende le plus vite possible sur les lieux.

J'ai cherché à savoir comment l'alerte a été donnée, car elle a été donnée. La grande majorité des gens se sont enfuis à temps. Tous disent que si la crue était arrivée pendant la nuit, ç'aurait été un massacre. J'ai essayé de poser des questions sur le déroulement précis des événements, mais il y a le problème de langue et de temps. Mais c'est, à mon sens, indispensable de faire une enquête très minutieuse, au sens littéral, minute par minute. Quand exactement l'alerte a-t-elle été donnée? sur la base de quels signes? par qui et à qui? où les gens se sont-ils réfugiés? Sur la base de ces faits, on peut déterminer quelles dispositions prendre la prochaine fois. Le dispositif d'alerte[iii] ne doit pas être créé de toutes pièces. Il faut partir de l'existant et l'améliorer. Un des points importants est que la pluie sur le village n'était pas si forte. C'est plus haut qu'elle a été diluvienne.

Je ne reviens pas sur les causes structurelles qui font que la rivière grossit brusquement. C'est le travail d'ATEDD depuis des mois de faire cette analyse avec les habitants et avec les études techniques. Et de mettre en place des actions structurelles. Avec un tel événement, ce qu'il faut analyser c'est pourquoi quand ce flot s’accroît brusquement, la rivière sort de son lit et se crée un passage anarchique. Tout en m'étant rendu sur place, je n'ai pas les compétences pour faire une analyse précise. J'aurais tendance à partager ce que disent les membres du comité de l'association des riverains. Il y a un passage juste en amont du village où le lit de la rivière est très peu profond et c'est là que les flots débordent. Ce peut être aussi parce qu'à certains passages étroits les grosses pierres qui descendent se bloquent sur des obstacles et deviennent elles-mêmes un barrage que la rivière contourne. Ma conclusion est qu'il faut qu'un expert vienne observer sur place et fasse l'analyse à partir de l’observation avec les membres du comité des riverains.

La communauté, avec le chef de sous-village et le comité des riverains, avaient fait des travaux dans cette zone, sous forme de salongo[iv]. Ils avaient nettoyé, planté des bambous sur les berges. Ils avaient même, à la main, creusé une dérivation du lit de la rivière. Cela a été inutile. Il semble même que certains travaux de maçonnerie ont été emportés, les pierres arrachées devenant un nouveau danger. "Tout est à reprendre à zéro", disent-ils sans pour autant se décourager. Il semble donc important pour la suite que les travaux communautaires bénéficient d'une expertise technique. Avec l'expérience, si celle-ci est analysée avec des experts, les membres du comité peuvent renforcer leurs compétences. C'est certainement un objectif pour ATEDD.

A noter que le comité des riverains a déjà fait les travaux nécessaires pour rouvrir le cours normal de la rivière en dégageant les obstacles qui s'étaient accumulés.

Le discours unanime, et que je partage, est que les indispensables travaux communautaires doivent être complétés par l'intervention de machines pour creuser et élargir le lit de la rivière là où il y a de trop grosses pierres pour être déplacées à la main avec des barres à mine. Nous avons convenu avec le chef de village d'unir ses efforts avec ceux du Consortium pour obtenir les moyens pour faire venir ces machines.

Ma conclusion serait qu'une petite équipe composée du CEREIAD[v], de l'ISTD de Kalehe[vi] et de GEV vienne travailler avec le comité de l'association des riverains pour améliorer l'alerte, partager l'analyse des causes immédiates des débordements, établir la liste des travaux à réaliser d'une part avec les travaux communautaires, d'autre part avec les machines. Et que le consortium définisse un plan d'action pour obtenir avec la Chefferie les moyens de faire intervenir les machines.

Michel

 

------------------------------------------------------------------

[i] GEV, Groupe Espoir de Vivre est une association basée à Kalehe, un village voisin de Bushushu, qui est aussi le chef lieu du Territoire de Kakehe et de la Chefferie de Buhavu. GEV est un groupe de jeunes qui mène des actions de développement et en particulier un soutien aux jeunes entrepreneurs. Son Président est Eric Bisonga, qui est aussi Président du Conseil de la Jeunesse du Territoire. GEV est membre du RIEH depuis 2019. Le Consortium ATEDD a récemment décidé d’intégrer en son sein GEV avec la responsabilité d’animer l’Action territoriale à Bushushu et dans le Groupement de Mbinga-Sud.
[ii] Jean-Pierre Bufole est le superviseur d’ATEDD pour Kiniezire et Bushushu. Il réside à Kiniezire. La route de Kiniezire à Bushushu est particulièrement mauvaise. Il faut compter presque deux heures de moto.
[iii] Depuis le début, ATEDD prévoit de mettre en place un dispositif d’alerte. C’est une des actions qu’il faut encore mener en décembre. Il était envisagé jusqu’ici qu’un formateur intervienne pur expliquer ce qu’est un dispositif d’alerte.
[iv] Salongo est le mot swahili pour travail communautaire. C’est une coutume encore pratiquée, parfois délaissée et qu’ATEDD a mis en avant. Un jour par semaine, les villageois se réunissent sous la direction du chef de sous-village pour mener un travail d’intérêt général.
[v] Le CEREIAD est un des membres du Consortium. C’est un centre de recherche et d’études rattaché à l’Université Catholique de Bukavu. Bukavu est à deux heures de moto de Bushushu.
[vi] L’ISTD, Institut Supérieur des Techniques de Développement est implanté à Kalehe, donc à proximité de Bushsushu, ce qui permet à un de ses enseignants de se rendre sur place facilement.
 
 
 
le comité des riverains
Le Comité des riverains solidaire et engagé !
 
 
 

RAPPORT SUR LE DEBORDEMENT DE LA RIVIERE CHISHOVA A NYAMUKUBI DE JEAN-PIERRE MUSHAMUKA (superviseur d'ATEDD pour Kiniezire et Bushushu).

 
Rapport p1RAPPORT P2 RAPPORT P3 RAPPORT P4
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mis à jour le 02/01/2023

commentaire(s) (1) | Ajouter un commentaire

ATEDD, sensibiliser la population : mode d'emploi...

ATEDD, sensibiliser la population : mode d'emploi...  

 

 

Dans le cadre de la mise en oeuvre des Plans d’actions communautaire (cf l’actualité sur les PAC), l’équipe projet a réuni à Bweremana le 29 septembre 2022 les organisations qui se sont portées volontaires pour mener des actions de sensibilisation de la population.

 

L'activité se divise en trois temps :

 

-1-

Le superviseur Delphin, explique les objectifs de l'activité :

GROUPE DE SENSIBILISATION

 

 

 

-2-

Les participants se répartissent dans les groupes thématiques :

 

tvx groupes participants 1

 

tvx groupes participants 2

 

tvx groupes participants 3

 

 

 

- 3 -

Présentation du résultats des travaux et validation par les participants :

 

PRESENTATION DES RESULTATS1

 

PRESENTATION DES RESULTATS2

 

PRESENTATION DES RESULTATS3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le nombre de participants était de 40 personnes représentant différentes structures engagées dans la sensibilisation en provenance de Bweremana et Minova soit 17 femmes et 23 hommes.
 
Chaque groupe, composé chacun de 13 personnes, a choisi une thématique : l’agriculture, le reboisement, l’énergie, les rivières ou l’érosion.
Ils avaient à définir le type de messages à transmettre et le choix des canaux à utiliser.
Après discussion en plénière, voici les résultats des différents groupes :

 

GROUPE 1 

 

Thème traité :  LES RIVIERES ET LES EROSIONS AVEC NOS FAMILLES  (Mito na miporomoka pamoja na jamii).

 

Message clés :

 

  • Evitons de jeter toutes sortes de déchets dans les rivières :

-  Les ordures ménagères,
-  Transformer les rivières en fosses septiques,
-  Les résidus de nos productions champêtres (Bihirigisi…).

  • Eviter de dénuder les bordures des rivières :

-  Respect de la distance entre les champs et les rivières,
-  Planter les arbres agroforestiers sur le bord des rivières.

  • Planter la pelouse à côté de nos maisons :

-  pour diminuer la pression de l’eau et le glissement de nos terres.

  • Apprenons à recycler nos différents déchets :

-  Les déchets biodégradables produisent le charbon vert,
-  Les déchets non biodégradables produisent des pavés,
-  Les ordures ménagères produisent des composts et l’alimentation pour les animaux domestiques.

  • Organiser et participer aux travaux communautaires (Salongo) :

-  Pour entretenir nos rivières,
-  Faire le curage de nos rivières.

 

GROUPE 2 

 

Thème traité :  REBOISEMENT ET ENERGIES RENOUVELABLES 

 

Message clés :

 

  • Mener des chantiers de reboisement : planter les arbres agroforestiers, d’ombrage, fruitiers (sur les collines, à côté des rivières, à côté des routes, au bord du lac, dans nos parcelles).
  • Vulgariser et diffuser très largement la loi sur l’importance de l’arbre et la protection de l’environnement avec comme message :

  - « je coupe un arbre, j’en plante 10 »

  • Passer dans des écoles, églises, ménages, aux marchés. Diffuser le message sur la protection des arbres :  l’utilité de l’arbre et son importance dans notre vie quotidienne et « soyons amis des arbres”.
  • Faire le plaidoyer auprès des grands concessionnaires et des petits exploitants, pour le reboisement sur leurs terres.
  • Enseigner aux différentes couches de la population, comment installer durablement des pépinières et les conditions de mise à disposition des semences appropriées.
  • Sensibiliser les ménages sur les techniques des foyers améliorés et l’utilisation du charbon vert.
  • Sensibiliser la population sur la production du charbon vert par la mise en place d’un système de collectes des déchets pour assainir le milieu et produire les briquettes de charbon vert à base de déchets végétaux afin de lutter contre l’abattage des arbres et la pollution de l’air (gaz à effet de serre).

 

GROUPE 3

 

Thématique traitée :  AGRICULTURE

 

Message clés :

 

  • Soyons amis du sol, protégeons le contre les intempéries, le soleil et les pluies, en les recouvrant d’herbe coupé,
  • Plantons des arbres fruitiers et des arbres agroforestiers dans nos champs pour protéger le sol,
  • Ne cultivons pas dans des pentes à plus de 45 °. Sur ces pentes, plantons des arbres
  • Plantons de bonnes semences améliorées
  • Lors de la récolte conservons des semences et stockons-les
  • Labourons avec des engrais organiques
  • Semons dans des sillons perpendiculaires à la pente (courbes de niveaux)
  • Utilisons des biopesticides

 

Moyens de transmission de ces messages

 

-  Sonorisation (Mégaphone, Baffle moderne, piles)
-  Médias (Emission radio diffusée)
-  Les églises
-  Les AVEC
-  Troupe théâtrale
-  Calicots
-  Dépliants
-  Aux marchés et les endroits « chauds » du village
-  Pancartes
-  Tee-shirts

 

Recommandations et conclusions

 

Les participants ont largement encouragés et félicités l’approche communautaire que le projet  ATEDD  utilise en la faisant participer à toutes les étapes du projet.

A également été salué le respect de la promesse donnée lors de la la dernière réunion, d’ appuyer les structures engagées dans le reboisement, l’agriculture et le curage des rivières.

Ils demandent également à ATEDD de continuer à soutenir leur effort en matérialisant l’appui aux structures qui s’engagent dans la sensibilisation. Cela pour permettre à la communauté de bien entendre et comprendre les messages liés à ces quatre problématiques que sont : l’ érosion, les rivières, l’agriculture et le reboisement.

 

 

Fait à Minova, le 29/09/2022

Pour ATEDD KIVU, Delphin BAENI

Superviseur Axe Minova-Bweremana

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Mis à jour le 14/10/2022

commentaire(s) (0) | Ajouter un commentaire

les autorités locales soutiennent ATEDD

les autorités locales soutiennent ATEDD  

 

Visite d'une reine...

 

Le samedi 1er octobre, à Minova, nous avons eu l’honneur de recevoir la Mwami Kazi du Groupement de Buzi, l’autorité coutumière pour la presqu’île où est situé Minové. Elle souhaitait constater l’avancée des actions menées sur le terrain, pour les projets ATEDD et CHARBON VERT.

 

Sa première visite a été pour le projet Charbon vert à Minova. La reine SAFI SANGARA BOMBOKO DE BUZI appelée Mwami Kazi a félicité les initiateurs de ce projet : RIEH et la Fondation Matendo. Elle les remercie de guider ces jeunes dans une démarche socio-économique et de les encadrer pour l’assainissement de leur environnement et la réduction du déboisement.

 

Son discours plein d’éloquence a témoigné sa détermination à accompagner ces jeunes dans la recherche d’autres partenaires, l’acquisition d’une parcelle de Minova pour installer leur atelier de production mais aussi à encourager d’autres jeunes présents à les rejoindre dans leur action. S’adressant directement aux jeunes, elle a ajouté que cette activité va plus loin qu’une simple contribution locale de terrain, elle vise à l’encadrement de la jeunesse du territoire. D’ailleurs, depuis que le projet existe, on a pu constater une réduction sensible des vols de biens, du banditisme des jeunes et de la consommation abusive d’alcool.

 

Mwami kazi charbon vert 1

Mwami kazi charbon vert 3

MWAMI 2°envoi

Visite chez les jeunes entrepreneurs dans la fabrication du Charbon vert à Minova

 

 

En parlant aux élèves du Complexe Scolaire Matendo, elle a insisté sur l’importance de l’utilisation du charbon vert par les ménages et le reboisement des collines déjà nues dans le groupement Buzi. C’est pourquoi la formule : « un enfant de l’école, un arbre » prend tout son sens : « Il faut reboiser nos collines par des arbres agroforestiers et ATEDD offre une solution à ce problème à travers son appui technique et ses conseils ».

 

   Mwami kazi FM1   Mwami kazi FM2

   Visite de Mwami Kazi au complexe scolaire Matendo, devant un auditoire d’enfants attentifs

 

 

Puis, nous nous sommes rendus sur un deuxième site, visiter l’entreprise DJDR, une pépinière durable soutenu par ATEDD dans le village de Minova. Le Coordinateur de la structure M. ISHARA BONGELI a félicité l’approche ATEDD dont les actions enthousiasment la population.

 

Il a raconté qu’il avait participé deux fois aux activités qu’organisaient ATEDD dans le village de Minova sur les problèmes de l’érosion, des rivières, de l’agriculture et du déboisement. Il a pris conscience que si des actions de reboisement n’étaient pas menées sur nos collines, nos champs, notre village risquent de disparaitre un jour : « Je suis plus à même de juger pour prendre un engagement avant de mettre en place un chantier de reboisement ou une pépinière durable. » dit le coordinateur ISHARA qui poursuit en disant que l’appui d’ATEDD nous facilite le travail avec la communauté et les concessionnaires car une identification des bénéficiaires de ces plantules est en cours ainsi que leur achat.

 

Mwami kazi pepiniere durable 2   Mwami kazi pepiniere durable 1

Visite de Mwami Kazi : rencontre à la pépinière durable de Minova

 

Cette explication a attiré la curiosité de La Mwami Kazi du groupement de Buzi qui a félicité le consortium ATEDD de son approche communautaire et sa détermination à accompagner les structures qui s’engagent dans l’exécution des activités concernant le reboisement, les rivières, l’agriculture et les érosions. Selon Mwami Kazi, elle suit de loin comme de près les actions d’ATEDD et que même si le projet prend fin, elle est consciente qu’il est nécessaire pour elle de s’engager à suivre les structures qui se sont engagées pour la pérennisation de ces activités.

« Je suis prête à chercher d’autres partenaires qui peuvent appuyer ATEDD car c’est une organisation modèle dans notre groupement qui travaille sur les problèmes des rivières, de l’érosion, d’une agriculture restauratrice et le reboisement à travers les fiches d’engagement ».

 

Fait à Minova, le 01/10/2022

Delphin BAENI, superviseur ATEDD

 

 

 
Mis à jour le 05/10/2022

commentaire(s) (0) | Ajouter un commentaire

Voir tout