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ISIC : Un parcours d'économie humaine remarquable à Haïti
 
Monographie

 

 

photo d'ANICE LADOUCEUR

 

Anice Ladouceur et Initiatives Citoyennes pour l’Insertion Sociale

 

En région rurale, dans la région de Cap Haïtien / Haïti

 

 

Agé de 63 ans en 2021, je suis le fils aîné d’une famille paysanne de 12 enfants. Hors de question pour ma famille de me financer des études, j’ai pu néanmoins aller à l’école secondaire grâce au soutien d’un parent. Je deviens enseignant et pendant mes études théologiques, l’Eglise Evangélique d’Haïti (EEH) me nomme pasteur d’une Eglise protestante.

Quelques années plus tard, j’ai eu le privilège de participer à une formation de superviseurs d’écoles primaires du secteur protestant - sur laquelle je reviendrai plus bas – et qui m’a profondément marquée.

Ma femme Eudèze et moi, mettons au monde 4 enfants (deux garçons, deux filles). Nos enfances ainsi que nos expériences personnelles avec nos propres enfants, comme avec les gens que nous côtoyons, nous encouragent à nous impliquer dans le travail de développement durable dans la vie de chaque jour. La vulnérabilité des gens nous incite à faire quelque chose pour les motiver à se prendre en charge eux-mêmes et à prendre leurs responsabilités.

Chrétien, je suis aussi guidé par le Christ et retiens cette parole: «L’esprit du Seigneur est sur moi, il m’envoie annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres…».

A la fin des années 90, la formation de superviseurs d’écoles primaires protestantes me fait découvrir la recherche-action qui dépasse de loin l’inspection d’écoles et s’étend à tous les domaines de la vie. Dans ce même cadre, j’ai eu la chance de faire un stage de deux mois en Europe au Collège Coopératif de Paris [1] [2] et de connaître le Centre Lebret qui nous accompagnait et encourageait l’expérience de notre groupe [3], le Mouvement pour la Coopération Internationale (MCI) [4] à Genève, EIRENE-Suisse [5], ainsi que quelques brefs voyages d’immersion et d’échanges dans des réalités en France et en Suisse [6]. Cette formation et ces échanges internationaux m’ont aussi aidé dans la prise de recul : il y a des erreurs qui se produisent, dont on ne deviendrait jamais conscient si on ne pouvait prendre du recul.

Bien avant ces parcours de formation, dès mon plus jeune âge, j’étais déjà motivé pour constater la précarité, l’isolement des communautés rurales, l’injustice ; je voulais prendre la défense des autres, particulièrement avec ceux envers qui je me sens avoir des responsabilités.

 

Les premières actions collectives

Notre organisation est née sous le nom de PAIS (Programme d’Appui à l’Insertion sociale) ;

au moment de la déclaration officielle et de son enregistrement, nous avons dû adopter un autre nom qui est désormais ICIS (Initiative Citoyenne et Insertion Sociale) [7].

 Pendant quatorze ans (environ de 2005 à 2014) nous avons mené des actions dans la région de la Grande Ravine à env. 25 km, Mapou à moins de 5 km de Cap Haïtien, et à Grosse Roche. Nous avons débuté avec un groupe de 17 membres et nos premiers pas étaient :

  • le soutien à quelques veuves particulièrement pauvres,
  • une tentative d’élevage communautaire de porcs,
  • en même temps qu’une formation sur la gestion locale de 4 heures avec 32 candidats aux élections locales émanant de 7 partis différents ; ceux-ci en demandent plus et déclarent que tout en étant candidats, ils ignoraient la responsabilité d’un élu local [8] !

      

Le balancier entre action, formation, action…

D’autres formations ont lieu à la demande des participants. Mais bientôt ceux-ci font part de leur souhait de ne pas seulement échanger des idées, mais aussi de mettre en place des actions concrètes qui améliorent réellement leur situation. La première d’entre elles consiste à reconstruire dans une école les latrines détruites par un cyclone. Cette école se trouve située à un carrefour stratégique, près d’une église, d’un marché et d’une station de bus. La décision est prise que ces latrines soient accessibles au public au-delà des élèves de l’école. Ce qui implique une attention d’autant plus grande à l’hygiène publique. L’autorité locale est partie prenante et offre de payer l’entretien. Il s’agit là d’un premier acte de coopération entre ce groupe de la société civile et le pouvoir public local.

Les activités se diversifient : école et éducation, atelier de couture, agriculture, santé, formation citoyenne, micro-crédit…

Tout n’a pas marché idéalement… Il a fallu constater des échecs, arrêter des activités, en ré-orienter d’autres, faire des apprentissages et en tirer des leçons…Mais commençons par les avancées.

 

L’exceptionnelle année 2010

En 2008, PAIS sollicite un appui extérieur pour sa consolidation. EIRENE Suisse répond positivement en envoyant un jeune couple (le mari avec des compétences de renforcement institutionnel, l’épouse étant médecin). Leur départ aurait exactement coïncidé avec le terrible tremblement de terre survenu le 12 janvier 2010 ! Il est différé d’un mois ; lorsqu’ils arrivent sur place, des centaines de rescapés du séisme – qui avait surtout détruit Port au Prince et environs – avaient fui vers toutes les provinces et donc aussi sur les lieux d’implantation de PAIS.

Les compétences des volontaires sont immédiatement mises à contribution. Des «groupes de parole» sont imaginés et mis en place pour permettre aux rescapés l’expression de leurs traumatismes et souffrances, leur faire comprendre ce qu’est un tremblement de terre, que les victimes ne sont pas punies de Dieu et pour faire renaître l’espoir aussi. Ces groupes ont un tel succès que les populations locales en réclament pour elles aussi.

Sous l’impulsion de la jeune femme, médecin, des «cliniques mobiles» voient le jour, avec des déplacements à pied et sac à dos. Des tournois de foot produisent une mobilisation impressionnante et mélangent rescapés et habitants. L’atelier de couture est élargi aux nouveaux venus.

 

Les constats positifs

Les groupes de parole ont permis aux participants d’être sensibilisés quant à leurs comportements et de passer d’une mentalité passive à une mentalité de développement. La réussite de cette activité était si impressionnante que cela a motivé les gens pour parler aussi de ce qui les préoccupe. Jusqu’à ce jour ça marche et nous en sommes fiers !

La plupart des bénéficiaires des ateliers de couture ont de bons souvenirs de leur apprentissage et ont pu l’utiliser pour gagner leur vie, leur avenir et celui de leur famille. Par exemple : Marianite rapporte qu’elle arrive à assurer le soutien de sa famille, paie les études de son fils et construit sa maison avec la couture ! Elle travaille à présent sur la vision d’ouvrir son propre atelier de formation.

Les tournois de football sont l’une des activités qui – après plus de dix ans – continuent, non seulement à attirer beaucoup les gens de la communauté, de toutes confessions et sexes. Certains viennent même y écouler leurs produits; d’autres arrivent avec des flûtes, des tambours et des guitares pour renforcer l’animation ! Des fanatiques s’arrangent autour de leurs équipes pour chercher la victoire et un groupe de leaders avisés organisent des affiches, des slogans Même des victimes déplacées du séisme de 2010 s’installent définitivement dans la communauté avec leurs projets d’avenir.

 

Des limites

L’impact du passage des volontaires a laissé des traces positives. Après ce jeune couple, il y en a eu d’autres encore, individuels. Pleins d’idées et de capacités, ils ont aidé à risquer des initiatives qui continuent à s’étendre jusqu’à ce jour comme celles qui viennent d’être relatées.

 

Ceci dit, des difficultés ont existé, qu’il s’agisse des volontaires, des populations locales, ou de l’environnement :

  • Les volontaires nous avait-on dit, seraient à notre service, mais bien des fois, ils paraissent convaincus qu’ils ont raison et donnent l’impression que de toutes façons, ce sont eux qui ont raison...

Et puis, avec l’apport de ressources externes – bienvenues -  il y a la tentation de l’imposition sur les ressources internes. Quel que soit le niveau de compétences et du financement externe, sans une appropriation profonde à l’interne, le développement est voué à l’échec. S’il y avait eu plus de respect mutuel, nous aurions probablement mieux profité les uns des autres…

  • Les populations locales quant à elles, sont souvent divisées entre appartenances religieuses, politiques, résistantes aux changements en raison des habitudes installées, incrédules en face de propositions nouvelles…  Il y a des opposants au changement : des leaders, des politiciens traditionnels corrompus qui soutiennent le statut quo. Ils ne voient que leur intérêt propre dans la collectivité. Ils sont là pour dévier, désorienter le message de la libération du peuple. Ils soulèvent les gens entre eux-mêmes, ils font des fausses promesses pour détourner la population.

La communauté de Grosse Roche par exemple, qui est l’une des plus isolées, ne se laisse plus manipuler par des leaders politiciens, qu’ils soient corrompus ou traditionnels, qu’ils veuillent maltraiter la population ou les induire en erreur. Pendant la période appelée  «pays lock» [9], nous avons pris notre distance pour continuer à faire fonctionner l’école, qui est restée ouverte  pendant toute l’année 2020 sans interruption.

L’important pour nous est que le développement n’est pas chrétien, ni vodouisant, ni musulman non plus : les marres d’eau insalubre et les moustiques ne sont adeptes ni de l’un, ni de l’autre. Pour le bien du développement durable, nous devons mettre de côté nos discours de chapelles.

  • Et finalement nous sommes souvent atteints par des catastrophes naturelles qui bien des fois empêchent ou détruisent une activité déjà en cours. Il en va de même d’ailleurs des instabilités politiques et des grèves…

Aussi la proposition de micro-crédit – qui sera décrite plus tard dans ce texte - n’était pas du tout acceptée facilement ! Bien des gens ne voulaient pas croire que même pauvre, on pouvait s’y mettre.

Nous avons décidé de nous tourner de plus en plus vers les jeunes (et cela de 12 à 25 ans) ; cela ne va pas tout seul non plus : ils s’intéressent d’abord à la musique, aux réseaux sociaux virtuels. Mais ils sont quelquefois plus capables d’ouverture pour des choses nouvelles. Nous multiplions les formations à la citoyenneté : il y a même de la demande.

 

En conclusion : il nous importe de mettre les jeunes au centre des activités d’ICIS pour les prochaines années ; il nous semble que c’est un choix judicieux pour influencer le changement visé.

 

Les leçons tirées, convictions et continuité

 

1.  L’implication de la femme dans la gestion des activités économiques d’une famille, d’une communauté est de rigueur. Elle rend nécessaire la solidarité entre le mari et la femme.

 

2.  Le développement durable d’une communauté est à la fois individuel et collectif : cesser les luttes de chapelles, de clans, en faveur d’une approche inclusive. Mettons de côté, pour le bien commun, les discriminations politiques, familiales, ecclésiales, intellectuelles et sociales pour une communauté solidairement responsable

 

3. Il en résulte une philosophie partagée par les gens les plus humbles de la communauté. C’est l’âme, l’essence, la mentalité des gens. Je/nous ne dépendons de personne que de moi/nous-mêmes. Je/nous ne devons plus attendre de l’extérieur. Agissons ensemble pour faire basculer le sous développement.

 

4. Il y a un prix à payer : je/nous nous engageons à payer ce prix en sacrifiant du temps, de l’argent, l’expérience, la connaissance, le potentiel et le confort.

 

5. Il faut un leader désintéressé, convaincu, courageux, éclairé qui parle moins et agit en permanence ; qui voit l’autre avant lui ; qui connaît la route et a de l’impact sur les autres, quel que soit son sexe, son âge, sa richesse, sa connaissance, son appartenance…

 

6.  Il y a besoin d’un plan de travail explicite, précisant la vision, les orientations des actions, les moyens et le temps. Les besoins sont identifiés et priorisés ; la solution est envisagée, les initiatives sont prises et les mises en applications sont garanties.

 

La confrontation avec un ouvrage

Avec le livre publié par Etzer EMILE [10], nous considérons la pauvreté comme un manque d’accès aux actifs, une croissance économique insuffisante ou inapropriée, une mauvaise gouvernance. Nous distinguons :

  • la pauvreté extrême ou absolue, qui est la situation d’une personne ne disposant pas des revenus nécessaires pour satisfaire ses besoins alimentaires essentiels définis sur la base de besoins caloriques minimaux (1800 calories par jour et par personne),
  • la pauvreté générale ou pauvreté relative, qui est l’état d’une personne qui ne dispose pas de revenus suffisants pour satisfaire ses besoins essentiels non alimentaires : habillement, énergie, logement,
  • la pauvreté humaine comme dit le PNUD, considérée comme l’absence des capacités humaines de base analphabétisme, malnutrition, longévité réduite, mauvaise santé maternelle, maladies pouvant être évitées.

 

Nous retenons 10 justes raisons qui ont fait de nous une communauté pauvre :

 

1.  L’implication de la femme dans la gestion des activités économiques d’une famille, d’une communauté est de rigueur. Elle rend nécessaire Notre système d’éducation a choisi de former des professionnels pour amasser de la richesse et non pour la créer.
2.  Nous avons choisi de nous laisser appauvrir par notre mentalité d’assistanat, au lieu de prendre conscience de notre potentialité en nous et chez nous.
3.  Nous n’avons jamais pu construire des institutions inclusives, fortes et permanentes.
4.  Nous n’avons pas encore compris que le développement de la communauté doit passer par le développement des acteurs locaux.
5.  Nous avons choisi de ne pas rendre accessibles les services financiers et n’avons jamais fait de la création d’emplois une priorité. Involontairement, on nous impose un système financier qui renforce violence, injustice, exploitation, endettement, et misère.
6.  La classe possédante n’a pas encore compris que plus les consommateurs seront riches, plus elle s’enrichira.

7.  Nous avons toujours eu un comportement irresponsable vis à vis de notre environnement physique naturel. Nous n’avons pas pu identifier, transformer et exploiter intelligemment les ressources locales disponibles pour créer des richesses et des revenus.
8.  Nous avons choisi d’attendre de l’extérieur au lieu de faire ce que nous sommes capables de faire. Nous favorisons la fuite de cerveaux.
9.  Nous faisons preuve d’un manque d’esprit d’initiative personnelle, collective et citoyenne. Nous avons peur de réussir ensemble.
10.  En voulant vivre comme des riches, la communauté s’appauvrit.

 

A partir de ces 10 constats, nous avons décidé d’agir autrement, jusqu’à ce que s’impose un modèle de comportement, un système de développement d’une personne, famille ou communauté à une autre, de génération en génération.

 

Expansion du micro-crédit, création de EKL

Au cours des années 2000 à 2014 nous avons pris un virage en vue d’arrêter le plus possible les financements extérieurs (sauf pour l’école). Si nous rêvons de développement durable, nous devons nous financer nous mêmes avec notre propre crédit local : apportons ce dont nous disposons pour créer notre propre épargne et crédit. Ce n’était pas chose facile. Dans un dialogue d’abord difficile et tendu, peu à peu devenu plus constructif, nous avons pu lancer «Epay ak Kredi Lakay» (EKL) : «Epargne et Crédit Local» en 2015. Il s’agit d’une activité solidaire qui unit tous les gens locaux sans discrimination aucune (catholiques, protestants, vodouisants) y compris ceux qui ont peu ou pas d’argent.

Tout le monde est concerné, c’est notre affaire : pas de salarié, que des volontaires ; tout le monde vient de la communauté : épargnant, emprunteur, comptable, caissier, etc… participe dans les décisions. Les participants deviennent des responsables au plan local. Ils ont les yeux ouverts sur toute la communauté et doivent décider des services de base.

Il faut signaler aussi que plusieurs élus des autorités locales  (ASEC et CASEC [11]) sont membres d’EKL.

Ils sont engagés et impliqués à la fois comme citoyens et autorités ; leur présence a de l’impact à la fois sur la communauté et sur le gouvernement local.

 

Le crédit est devenu la principale source de financement des activités individuelles et collectives. Tout se fait à partir du crédit. Sans influencer les décisions des gens, ICIS est là pour aider dans la prise de décision, l’organisation des activités : rédaction, montage, systématisation, reformulation des documents, évaluation, suivi…

 

Tout le monde met son argent pour donner des prêts à ceux qui en veulent à un taux fixé par l’assemblée des membres qui établit les règles du jeu. Tout le monde est garant. On est solidairement responsables du remboursement. Si quelqu’un ne rembourse pas, c’est l’argent du voisin qui est en jeu. Les emprunteurs s’organisent en petits groupes solidaires sous caution avec un dispositif de remboursement du groupe pour l’octroi de nouveaux prêts.

 

Au moment de redistribuer : il y a de l’argent versé au profit des activités et projets d’ICIS (en agriculture par ex.) ; l’argent reversé aux épargnants soutient leurs projets personnels (construire ou améliorer leur habitat, acquérir un outil de travail comme une «moto-taxi» pour transporter les gens, payer les frais de scolarité et permettre aux enfants d’aller à l’école, etc).

Tenant compte de la situation précaire des gens, celui qui a la plus petite épargne aura le plus grand profit.

Avec l’église, nous organisons des journées de reboisement, de clinique mobile, de conservation des sols.

Avec les écoles [12], nous organisons des activités de formation citoyenne et d’éducation civique, ainsi que la fête du drapeau.

Avec les parents, nous organisons des ateliers sur l’agriculture (théories et pratiques), distribution de semences,

Avec les élus locaux, nous organisons des séances sur les principes de droits humains, de bonne gouvernance.

ICIS peut percevoir – parfois 15% par an – des fonds épargnés à EKL.

Pour nous EKL n’est pas un nouveau micro-crédit, ce n’est pas non plus une caisse populaire en plus des autres. EKL est une nouvelle façon de voir, de concevoir, de capter la vie. C’est une conception renouvelée pour transformer son environnement. C’est une lutte contre l’endettement, l’exploitation, l’injustice, la violence, la misère.

 

En somme EKL est une stratégie qui vient appuyer tout le travail de ICIS.

Nous considérons EKL comme une stratégie de lutte émancipatrice en appui à ICIS et rendant ICIS plus visible, plus présent, plus écouté et plus sollicité. Aujourd’hui ICIS dispose de cette structure EKL pour financer ses activités ainsi que nos bénéficiaires et des particuliers (des maisons sont en construction, des activités génératrices d’emplois sont financées, des projets d’agriculture sont financés, etc…).

Rappelons simplement pour finir cette explication, que malgré la satisfaction des bénéficiaires actuellement, toute notre première période de micro-crédit n’a pas été efficace [13].

 

Plan d’accompagnement social

Les jeunes et les adultes doivent avoir la possibilité d’échanger, de se concerter, de prendre part à la vie sociale. Pour y arriver, nous allons capitaliser sur des atouts comme : mentalité, attitude, aptitude, potentialité, capacité, connaissance, expérience, environnement, destin, vision, leadership, communauté, citoyenneté, initiative, échec, succès, avenir…

Nombreux sont les jeunes déjà en activité qui souhaiteraient élargir leur champ de confrontation avec d’autres jeunes externes à la communauté et même au pays en vue d’élargir leur horizon. Nous optons pour des visites d’échanges sur des bases réciproques, permettant de libérer et capter en même temps nos différences et créer de l’impact. Nous pouvons compter sur un compte de l’EKL nous permettant de placer des fonds d’amortissement qui nous faciliteront les déplacements.

 

Avec ce plan, notre volonté est déjà dite de poursuivre et d’élargir nos projets. C’est pourquoi nous terminons par le résumé de nos objectifs généraux et spécifiques, notre démarche. Nous sommes ouverts bien sûr pour accueillir de nouveaux partenaires qui se reconnaîtraient dans notre démarche et nos propositions.

 

Objectifs généraux

1.  Contribuer au développement durable en valorisant les potentiels, les savoirs expérientiels, l’environnement et toutes autres ressources locales disponibles.
2.  Conscientiser la communauté autour de ses richesses pour assurer le développement durable
             a/  Analyser sa propre réalité (mentalité, différence, capacité, environnement, vision)
             b/  Entreprendre des actions inclusives pour un changement durable.

3.  Créer et soutenir un mouvement social inclusif facilitant l’exploitation de toutes les ressources locales disponibles.

 

Objectifs spécifiques

1.  Offir aux familles la possibilité de se prendre en charge mutuellement
2.  Encourager individuellement et/ou collectivement les gens à la responsabilité citoyenne
3.  Renforcer le pouvoir d’achat de chaque acteur local
4.  Orienter les jeunes vers l’entreprenariat

 

Démarche

L’activité s’inscrit dans le but de favoriser une approche nouvelle impliquant les acteurs dans une démarche inclusive, collective, responsable. La priorité est accordée aux jeunes, porteurs de changement qui ne sont pas encore influencés par le système.

 

Activités du projet

1.  Renforcer l’EKL pour encadrer chaque famille
2.  Faciliter l’éducation des enfants et des jeunes de la communauté pour qu’ils deviennent des entrepreneurs responsables.
3.  Accompagner chaque acteur du développement local.

 

Conclusions

 

Les choses n’ont pas été faciles. Nous avons connu des moments bien difficiles qui ont causé des échecs presqu’au cours de chacune de nos actions. C’est le courage, la conviction du développement endogène qui nous a motivés pour recommencer.

 

Nous avons le sentiment d’avoir réussi à demi puisque nous avons fait beaucoup. Le reste, reste à faire : nous sommes mandatés pour annoncer, dénoncer, renoncer,  : avec Louis-Joseph Lebret, Henri Desroche, et tout autre qui manifeste le souci du monde nouveau plus juste, plus humain, plus viable auquel nous aspirons. Brillons là où nous sommes.

 

 

Anice LADOUCEUR

                                                                                              Mars 2021

 

Notes

[1] Dans un groupe d’une douzaine de participants à cette formation

[2]

[3] Le Centre Lebret a mis pendant toute la durée de notre stage sa salle de réunion à notre disposition pour que nous puissions étudier personnellement, faire des travaux de groupes et être suivis individuellement au besoin.

[4] Le MCI a soutenu (entre autres organisations) financièrement notre formation en Haïti ainsi que notre voyage et séjour en Europe

[5] EIRENE, organisation suisse d’envoi de volontaires qui contribuera plus tard par l’envoi de volontaires dans le projet PAIS

[6] Comme les Jardins de Cocagne par exemple

[7] C’est pourquoi dans le texte apparaissent successivement PAIS et ICIS pour la seule et même organisation.

[8] En 2006, j’ai la chance de participer à un atelier régional organisé par le Centre Lebret et de partager cette expérience avec d’autres partenaires d’Haïti, République Dominicaine, Cuba, centré sur : «Les rapports entre Société civile et Pouvoirs publics». Il y était spécialement question d’encourager la mise en oeuvre de la «Décentralisation» inscrite dans la Constitution de 1987 (et jamais accomplie) par une démarche de bas en haut, sans attendre que cela ne vienne que du haut en bas.

[9] Pays lock signifie pays bloqué, correspond à une période de paralysie totale du pays d’env. 3 mois fin 2019, menée par l’opposition, mais qui empêche les paysans de sortir de leur zone avec leurs produits;

[10] Etzer S. EMILE, Haïti a choisi de devenir un pays pauvre. Les vingt raisons qui le prouvent. Les Presses de l’Université Quisqueya, 2017, 251 p.

[11] ASEC : Assemblées des Sections Communales (instance législative) - CASEC : Conseils d’Administration des Collectivités Territoriales (instance exécutive)

[12] Dans le cas des écoles, des fonds nous sont parfois mis à disposition à raison de 75% par Compassion Internationale (ONG Nord Américaine). D’ailleurs, je suis partie prenante du Réseau national de Compassion en Haïti qui apporte un appui financier à environ 300 écoles à travers le pays.

[13] Probablement qu’au delà de ce résumé succint, l’expérience d’EKL mériterait une description plus détaillée du cheminement, des obstacles et progrès, des échecs et réussites comme de la transformation des mentalités et des changements concrets dans la vie des participants, des réflexions et évaluations faites au fur et à mesure.

 

 

 

 

 


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